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Pollution numérique, comment réduire son impact ?

Pollution numérique, comment réduire son impact ?
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L’omniprésence de la technologie dans nos vies a entraîné une augmentation considérable de la consommation d’énergie, de la production de déchets électroniques et de la pollution de l’air et de l’eau

L’industrie numérique en est arrivée à consommer près de 10% de l’électricité mondiale et représenterait près de 4% des émissions de CO2 de la planète. Ces chiffres soulignent aujourd’hui l’urgence de la situation. Il est plus que temps de repenser notre dépendance aux technologies digitales pour tendre vers une potentielle sobriété numérique. Plus que jamais, la sonnette d’alarme est tirée !

Le numérique, le vilain petit canard des temps modernes…

15 000km. C’est la distance moyenne parcourue par une donnée numérique en 2022, une distance équivalente à Paris-Sydney. Déconcertant, non ? Il est difficile de se rendre compte du phénomène « numérique », tant sa présence dans nos vies est devenue banale et évidente. La pollution numérique, considérée par les experts de titanesque, se propage à la vitesse de la lumière.

L’industrie numérique en est arrivée à consommer près de 10% de la consommation mondiale d’énergie en 2021 et rejetterait près de 4% des émissions globales de CO2, soit le double du secteur civil aérien mondial.

Cette pollution numérique, bien réelle, est énorme et met la transition écologique en puéril. L’ARCEP et l’ADEME ont déjà donné l’alerte à travers une étude de 2020. Celle-ci annonce clairement que si rien n’est fait pour changer, les émissions de gaz à effet de serre dues aux usages numériques des Français pourraient être multipliées par près de trois d’ici à 2050.

La face cachée du numérique

Propre en apparence, la sphère numérique est pour le moins polluante, voire plus polluante que ce que l’on peut imaginer.

La première source de pollution numérique est l’extraction des matières premières. Étain, or, cobalt, cuivre, gallium, indium… Leurs noms évoquent peu, pourtant ces métaux rares sont tous nécessaires à la fabrication des équipements numériques. Des journalistes ont mené une enquête pour Cash Investigation en se rendant en République démocratique du Congo à Rubaya, dans la province du Nord-Kivu. Là-bas, se trouve une des plus grandes mines de Coltan, qui contient notamment le Tantale.

Pollution des eaux, de l’air et conflits d’intérêts, la République démocratique du Congo doit faire face à des conséquences environnementales et humaines désastreuses.

Autre source de pollution numérique est la consommation d’énergie. Les centres de données qui stockent et traitent les données nécessaires au fonctionnement des TIC consomment énormément d’énergie. Greenpeace alarme sur la consommation énergivore des Datacenters qui s’élève à environ 3% de la production totale d’électricité mondiale, et cette consommation est en constante augmentation. Un seul Datacenter consomme chaque jour l’équivalent de la consommation énergétique de 30 000 habitants. Une consommation massive d’énergie qui a un impact direct sur les émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi au réchauffement climatique.

La production de déchets électroniques est aussi un des fléaux du numérique. Avec l’augmentation du nombre d’appareils électroniques achetés et utilisés, la quantité de déchets électroniques produits augmente. L’Organisation des Nations unies explique que le monde a produit 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques en 2019, et seulement 17,4% de ces déchets ont été recyclés.

Enfin, la pollution de l’air et de l’eau est également un problème associé à l’utilisation des TIC. Les produits chimiques utilisés dans la fabrication des appareils électroniques peuvent être toxiques pour l’environnement et pour la santé humaine. De plus, l’utilisation de l’internet sans fil nécessite des antennes-relais qui émettent des ondes électromagnétiques qui peuvent avoir un impact sur la qualité de l’air et de l’eau.

Tendre à la sobriété numérique, c’est maintenant ou jamais !

Avez-vous déjà entendu parler de sobriété numérique ? Nul doute que c’est devenu aujourd’hui un des enjeux majeurs de notre société : consommer moins et mieux le numérique !

La sobriété numérique vise à réduire l’empreinte écologique du numérique en adoptant des pratiques plus responsables et durables. Cela implique notamment de réduire la consommation d’énergie des appareils électroniques, de favoriser l’écoconception des produits et services numériques, de limiter la production de déchets électroniques et de privilégier les logiciels libres et open source.

Cette démarche encourage également une utilisation plus consciente et responsable des outils numériques, en limitant par exemple le temps passé sur les réseaux sociaux ou en évitant les achats en ligne compulsifs.

De nombreuses initiatives ont été lancées ces dernières années pour promouvoir la sobriété numérique. Certaines entreprises ont par exemple mis en place des politiques de green IT pour réduire la consommation d’énergie des centres de données. D’autres comme Fairphone proposent des produits écoconçus, comme des smartphones à la durée de vie plus longue ! Commown propose un autre concept qui est le service de locations de smartphones ! Des collectifs citoyens ont également vu le jour pour sensibiliser le grand public à ces enjeux et promouvoir une utilisation plus responsable des outils numériques. De nombreux Fab Lab ont ouvert en France, notamment La Tréso qui se trouve à Malakoff dans les Hauts-de-Seine.

Enfin, les consommateurs ont le pouvoir de s’engager et de militer pour voir naître un numérique plus responsable. Par exemple, des initiatives mondiales ont vu le jour comme avec la création du World Digital Clean Up Day par une militante estonienne Anneli Ohvril. La première édition a eu lieu en avril 2020 et pendant toute cette journée, les internautes étaient conviés à faire un grand nettoyage numérique, c’est-à-dire supprimer leurs différents espaces de stockage : boîtes mails, Google Drive, Dropbox, Photothèque… Cette première édition a réussi à convier des centaines de milliers d’internautes qui ont joué le jeu, et qui ont permis de réduire leur empreinte environnementale.

Aujourd’hui, Google, Facebook, Apple ou encore Amazon ont pris le virage du « vert » en choisissant d’agir pour un numérique responsable. Certains sont partis à la conquête du grand nord en ouvrant des datacenters alimentés en énergie 100% verte, des datacenters qui sont en plus refroidit grâce à un système de climatisation naturel. Du froid gratuit et naturel, une solution que l’on appelle le « cool freezing » que beaucoup de firmes ont décidé de mettre en œuvre.